vendredi 31 janvier 2014

Quand l’appétit va, tout va !

Il paraît que j’ai un appétit d’ogre… qui l’aurait cru ! Et pourtant je vous l’assure, j’en suis moi-même étonnée ! Mais pourtant c’est bien moi qui termine tous les plats et qui demande qu’on augmente les quantités. Pas d’inquiétudes, mon métabolisme n’est pas très rentable et on ne sait pas où ça disparait !
Bref, tout ça pour dire que tout va bien !

J’ai commencé par découvrir Tana depuis la coloc d’Ida et Luciana chez qui j’ai habité aux mois de novembre et décembre. Drôle d’immersion dans la vie de deux jeunes femmes malgaches ayant fait des études et s’engageant dans la vie active. Ca ressemblerai presque à la vie d’une parisienne. Le « métro-boulot-dodo » se transformant en « embouteillages-boulot-riz-dodo ». Drôle de rythme que celui d’une capitale qui continue de suivre la course du soleil malgré des activités et des déplacements qui obligent une nouvelle cadence. Drôle de sentiment de vivre dans une maison où l’on trouve toujours trois fois plus de personnes que ces occupants permanents. Les portes sont ouvertes et chacun peut y trouver un repas ou un endroit pour dormir.

J’ai accueilli les vacances de Noël avec beaucoup de joie à l’idée de retrouver la brousse de Tsarahasina et la nouvelle « promo » des 10 volontaires nouvellement arrivés. Mon âge très avancé et mon expérience du pays (sic !) m’ont permis d’acquérir le titre de doyenne au sein de cette petite tribu. Et dire que je me plaignais de mon statut de « junior » quand j’étais en France !
Une ambiance fantastique s’est installée entre nous pendant tout ce temps grâce à l’humour, la bienveillance et les talents partagés de chacun. Une vraie organisation à la scoute (répartition des responsabilités vis-à-vis du groupe) nous a permis de profiter pleinement de Diego et d’alléger le poids que peut représenter un groupe de cette taille. C’est donc avec beaucoup de plaisir que j’ai pu redécouvrir quelques lieux magiques déjà parcourus l’année dernière à la même période et en explorer de nouveaux ! Tout cela entrecoupé de parties de scrabble endiablées avec Clémence, et ce, malgré des objectifs très différents : l’une cherchant à faire des mots et l’autre des points !

 Les 27h de taxi-brousse pour rejoindre Tana se sont déroulées sans surprises. C’était l’exception qui confirme la règle ! Même la traversée d’un radier rempli par le lit d’une rivière qui s’était gonflée par les pluies très abondantes n’a pas arrêté le chauffeur.

Le mois de janvier a été marqué par l’arrivée de Dominique et Catherine qui rejoignent l’équipe déjà formée par Bertrand, Anne et moi. Ces deux couples de retraités français sont venus pour nous aider sur le chantier. Nous avons emménagés ensemble dans un appartement situé dans une ruelle très vivante à 20 min du terrain sur lequel nous construisons un foyer pour étudiants. Je suis ravie de la vie qui anime ce petit quartier où nous pouvons trouver tout ce dont nous avons besoin au marché et dans les petites épiceries et où les rapports avec nos voisins, d'abord surpris de voir débarquer des vazaha dans cet endroit, sont maintenant très conviviaux !

De retour au chantier, ma casquette de « junior » semble de nouveau appropriée ! Je constate tous les jours mon inexpérience et la difficulté d’appliquer les études théoriques que j’ai eues tant de plaisir à suivre. Malgré le diplôme d’architecte en poche, personne ne m’a appris à planifier un chantier en intégrant l’intervention de plusieurs entreprises ou à mettre en place un outil de gestion comptable des commandes, des dépenses et des approvisionnements futurs. Et pourtant il le faut. Comment répondre aux besoins quotidiens d’un chantier de 30 ouvriers sans en oublier pour autant l’essentiel : la beauté du lieu que l’on créé, son adéquation avec les usages qu’il va accueillir, sa pertinence par rapport à ses futurs habitants ?!
Voilà le défi que j’essaye de relever tous les jours !
Nous avons la chance immense de travailler avec des hommes formidables. Les malgaches ont cette immense qualité de ne s’arrêter devant aucuns obstacles en s’adaptant admirablement aux situations qui se présentent. Jean Baptiste et Samuel font partie de ceux-là. A côté d’eux, mes erreurs et incompétences s’effacent vite devant leur inventivité et leur expérience.
 
Jean-Baptiste, en toute simplicité !